"Relations économiques entre l’Union européenne et l’Amérique latine et les Caraïbes"

Malgré un certain degré de mécontentement des deux côtés de l’Atlantique, les relations économiques et politiques entre l’Union européenne (UE) et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes (ALC) se sont renforcées au cours des dernières décennies, quoique de manière moins dynamique ces dernières années (compte tenu de l’augmentation des échanges entre l’ALC et la Chine). La signature d’accords d’association entre l’UE et la plupart des pays de l’ALC a entraîné une augmentation du commerce extérieur entre les deux régions, les pays de l’UE restant la principale source d’investissements directs étrangers dans l’ALC. Les investissements des entreprises de l’ALC dans les pays de l’UE ont également augmenté. Cependant, l’accord entre l’UE et le Mercosur, le plus grand marché de l’ALC, est en attente de ratification.

La pandémie de COVID-19 et les impacts croissants du changement climatique ont relancé la nécessité d’une collaboration étroite entre les deux régions. L’UE et ses États membres ont fourni 3 milliards d’euros d’aide sanitaire immédiate à l’ALC. L’UE a exporté plus de 130 millions de doses de vaccins vers les pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Elle est l’un des principaux contributeurs de l’installation COVAX, qui a fourni plus de 50 millions de doses à la région. Les États membres de l’UE ont fait don de 10 millions de doses supplémentaires à près de la moitié des pays de l’ALC.

En matière de changement climatique, les deux régions collaborent étroitement depuis la négociation de l’accord de Paris sur le changement climatique lors de la COP21 (décembre 2015). L’Europe a donné la priorité à la transition verte, à la transformation numérique et au développement durable dans ses programmes de coopération régionaux et bilatéraux, et les pays d’ALC se montrent réceptifs aux moyens de mise en œuvre (financement climatique, transfert de technologies et renforcement des capacités) pour stimuler l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à celui-ci. Ces deux régions figurent peut-être parmi celles qui, politiquement, soutiennent le plus la mise en œuvre de l’accord de Paris, avec des groupes de pays tels que les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays à faible revenu (PFR).

Un montant de 3,4 milliards d’euros sera mis à la disposition de l’ALC dans le cadre du programme pluriannuel (2021-2027) du NDICI-Global Europe, afin de soutenir une reprise durable et écologique après la pandémie. En outre, l’UE vise à mobiliser plus de 12 milliards d’euros d’investissements publics et privés dans la région par le biais du Fonds européen pour le développement durable Plus (FEDD+). Le programme indicatif pluriannuel (PIP) régional de l’UE pour l’ALC (2021-27) soutiendra la transition verte, la transformation numérique, l’économie durable et inclusive, la gouvernance démocratique, la sécurité et la migration, ainsi que la cohésion sociale et la lutte contre les inégalités. Le développement humain et l’éducation occuperont une place importante dans ces domaines. L’amélioration de la croissance, de la stabilité et de la sécurité dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes rend ces marchés plus attrayants pour les entreprises de l’UE, tant pour le commerce que pour l’investissement.